Le rôle des joints dans la pose de carrelage est de lier les carreaux et d’offrir un rendu harmonieux. En fait, le carrelage sans joint ou à joint nul n’existe pas et sa pose est d’ailleurs interdite par le DTU (Document Technique Unifié). Par ailleurs, sur le long terme, un tel carrelage conduirait à des carreaux dilatés susceptibles d’exploser. Ainsi, ce que l’on désigne par carrelage sans joint est en réalité un carrelage rectifié avec des joints particulièrement fins. Découvrez ici tout ce qu’il faut savoir sur ce type de carrelage et comment le poser.

Pour en savoir plus sur le carrelage rectifié

Les carreaux rectifiés dits « sans joints » sont issus d’un processus de fabrication spécial : leurs bords sont façonnés au moyen d’un disque au diamant. Ils présentent ainsi des arêtes droites, non arrondies. Cela permet d’effectuer une pose avec des joints de 2 mm qui sont presque invisibles à l’œil nu.

On apprécie le carrelage rectifié en raison de ses qualités esthétiques indéniables. La précision de la taille permet d’obtenir des carreaux parfaitement identiques avec des angles extrêmement nets, pour une surface résolument plane ainsi qu’un aspect luxueux et moderne. Par ailleurs, le succès de ce type de carrelage a résulté en une offre plus large : vous trouverez ainsi de nombreux modèles sur le marché, présentant toutes sortes de motifs et de couleurs.

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Quels sont les inconvénients du carrelage rectifié ?

Il faut savoir que la pose de carrelage rectifié n’est pas à la portée du premier bricoleur venu. Elle requiert l’expertise d’un carreleur professionnel. Notons également que ce type de carrelage est très fragile : ses arêtes et ses angles se brisent facilement. Le transport et le maniement de carrelage rectifié nécessitent donc d’être réalisés avec le plus grand soin. Enfin, les carreaux sans joints coûtent plus cher que des carreaux ordinaires.

carrelage rectifié ou sans joint

Comment poser de carrelage rectifié ou carrelage sans joint

Avant de passer au travail de pose proprement dit, un travail de préparation s’impose. Le calepinage est par exemple crucial pour définir le nombre de carreaux ainsi que leur ordre, de même que l’implantation des joints. Lors du calepinage, comptez environ 10 % de carrelage supplémentaire pour parer aux pertes qui pourraient survenir lors de la découpe. Si vous souhaitez avoir un plancher chauffant, prévoyez des joints de 4 mm.

Il existe deux techniques de pose de carrelage rectifié: la pose scellée et la pose collée.

La pose scellée du carrelage rectifié

Pour réaliser une pose scellée, il faut un sol à niveau. Une chape en mortier de 4 cm d’épaisseur au minimum est nécessaire. On humidifie alors la chape et l’on y applique du ciment. Enfin, on peut poser le carrelage à même la chape. Il faut un joint dont la largeur est au moins égale aux dimensions minimales indiquées par le DTU (NF DTU 52.1) additionnées de la tolérance du revêtement.

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La pose collée

La pose collée nécessite un sol sec et propre. Le carreleur colle directement le carrelage sur le support au moyen d’un mortier-colle. La largeur du joint doit être au moins de 2 mm pour les sols intérieurs d’une surface de moins de 500 cm² et 3 mm pour les surfaces de plus de 500 cm². Si les carreaux sont en terre cuite ou s’il s’agit de carreaux étirés, les joints doivent être d’une largeur supérieure à 6 mm.

Des instructions plus détaillées pour une bonne pose collée de carrelage rectifié

Pour une pose collée de carrelage rectifié, commencez par appliquer le mortier-colle sur un sol d’une température supérieure à 5 °C et inférieure à 25 °C. Équipez-vous d’un kit de nivellement pour carrelage comportant des croisillons, des cales et une pince.

  • Posez les premiers carreaux et les croisillons : après avoir posé le premier carreau, insérez les croisillons en dessous, puis posez le second carreau contre le premier. Positionnez-les au mieux en les tapotant avec un maillet et calez-les correctement en vous servant d’une spatule.
  • Découpez les carreaux qui nécessitent un ajustement : mesurez la coupe à réaliser et soustrayez-en l’épaisseur du joint.
  • Insérer les cales à l’intérieur des croisillons : chaque emplacement prévu pour un croisillon doit recevoir une cale. Serrez-en la fixation avec une pince.
  • Posez tous les carreaux en répétant les étapes précédentes : pose du mortier-colle, pose des carreaux puis celle des croisillons, et enfin pose des cales.
  • Ôtez les croisillons en utilisant un maillet ou même votre pied.
  • Réalisez les joints fins : appliquez une couche de mortier à joint sur le carrelage, avec un accent au niveau des joints. Progressez par zones d’un mètre carré. Le mortier doit être réparti de façon uniforme sur tous les joints et lissé avec une raclette.
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Une fois que les joints auront séché, prenez la peine de nettoyer toute la surface pour la débarrasser des résidus de vos travaux.

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